L’éducation des enfants est un vaste débat qui a souvent tendance à diviser les jeunes parents. Si personne n’a la recette magique pour être un parfait parent, tous tentent de faire de leur mieux pour y parvenir et surtout pour assurer le bonheur de leurs enfants. Il y a encore quelques dizaines d’années, l’éducation des petits n’était pas vraiment une priorité et beaucoup de parents reproduisaient le schéma qu’ils avaient eux-mêmes connu dans l’enfance. Cependant, depuis peu, l’épanouissement des petits est un sujet central et très sérieux. Tout le monde cherche donc la recette idéale, et cela peut notamment passer par la fin des stéréotypes de genre chez les petits. Pour aller encore plus loin, de jeunes parents ont fait le choix de l’éducation Theybies qui revient à ne pas attribuer de genre à un enfant afin de lui laisser l’opportunité de le faire lui-même s’il en ressent le besoin un jour.
Theybies : qu’est-ce que c’est ?
Les stéréotypes et discriminations de genre sont malheureusement monnaie courante dans notre société et peuvent enfermer les enfants dans des rôles qui ne leur correspondent peut-être pas, uniquement à cause de leur sexe de naissance. Cette situation est de plus en plus remise en question et soulève même de nombreux débats. Il faut dire que ce sont justement ces stéréotypes qui conduisent au sexisme ou au machisme. Face à ce constat, de plus en plus de parents tentent délibérément de réduire les différences entre filles et garçons, même si la route vers l’égalité totale est encore loin. Cela peut notamment passer par le fait de ne pas vouloir connaître le sexe de son enfant avant la naissance, de ne pas lui acheter de vêtements ou de jouets genrés, ou bien de lui permettre d’accéder à tous les sports qu’il souhaite faire sans contrainte.
Même si toutes ces décisions peuvent avoir un réel impact sur le développement d’un enfant, certains parents font le choix de pousser encore plus loin leur projet d’égalité entre les genres. Ils pratiquent l’éducation Theybies pour leurs enfants, qui est une contraction des mots anglais « they » et « babies » qui veulent respectivement dire « iels », un pronom neutre, et « bébés ». Leur philosophie est d’élever un enfant, et non pas une fille ou un garçon, ce qui fait toute la différence. Bien évidemment, les parties génitales permettent de lui assigner un sexe, ce qui est notamment obligatoire pour tout l’aspect administratif. Toutefois, les parents qui font ce choix de vie gardent généralement cette information pour eux et ne la communiquent pas à leurs proches. Pour eux, il n’y a aucun intérêt à savoir cela, si ce n’est de commencer à se comporter différemment en fonction du genre, même inconsciemment. Le sexisme est en effet un phénomène très insidieux qui n’est pas toujours visible si on n’y prête pas attention.
La liberté de l’enfant avant tout
Cette décision aujourd’hui peu commune d’avoir recours à l’éducation Theybies est surtout pour les parents une façon de laisser l’enfant être le seul et unique acteur de sa vie. Si les parents ont pour rôle de l’accompagner afin de l’aider à se développer, ils ne veulent pas non plus être trop invasifs et font tout pour ne pas transmettre leurs projections. Pour cela, les enfants concernés portent généralement des prénoms mixtes qui laissent planer un certain doute. Ils portent tous les vêtements qu’ils souhaitent, sans distinction. Ils peuvent avoir les cheveux longs ou courts en fonction de ce qu’ils souhaitent. Bref, ils mènent leur vie comme bon leur semble jusqu’au jour où ils se sentiront suffisamment préparés pour exprimer (ou non) le genre qu’ils souhaitent avoir, si tel est le cas.
Un procédé qui sème le trouble
Si ce genre de pratique reste relativement marginale aujourd’hui, les parents qui font ce choix d’éducation sont généralement mal vus par les autres. La question du genre est en effet extrêmement délicate dans notre société et il est parfaitement inconcevable pour beaucoup de ne pas avoir cette information lorsqu’ils s’adressent à quelqu’un. C’est d’ailleurs pour cette raison que les personnes androgynes sèment le trouble dans les esprits et font autant parler d’elles. Il s’agit de quelque chose de très déstabilisant qui prouve justement à quel point le genre est au centre de toutes nos préoccupations.
D’ailleurs, le meilleur exemple pour le prouver reste la grossesse. En effet, lorsqu’un couple attend un enfant, la première chose que l’entourage demande, que ce soit pendant la grossesse ou après la naissance, c’est le sexe du bébé.
Forcément, dans ces conditions, des parents qui décident de garder cette information pour eux pendant plusieurs années et qui laissent même le choix à l’enfant peuvent être vus comme des fous. Pourtant, pour eux, il s’agit uniquement d’une façon comme une autre de laisser à l’enfant la possibilité de s’épanouir dans tous les domaines de sa vie sans avoir à s’enfermer dans un genre.
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